L'industrie de la mode et du textile veut passer au vert malgré la pandémie du COVID-19

Une nouvelle étude montre que les chefs d'entreprise des secteurs de la mode, du commerce de détail et du textile donnent la priorité à la durabilité, malgré la pandémie du COVID-19

L’importance des données dans l'effort pour "passer au vert" est bien reconnue, mais des performances inégales suggèrent qu’un meilleur accès à des données de meilleure qualité est nécessaire pour aider à accélérer le changement

Malgré le COVID-19, les leaders de la mode sont convaincus qu’une mode rapide, abordable et durable est possible, la crise étant considérée comme une opportunité de relancer les efforts de durabilité

(Graphic: Business Wire)

MEMPHIS, États-Unis--()--Une nouvelle étude montre l'ampleur de l'engagement de l'industrie globale de la mode en faveur du développement durable, malgré la pandémie du COVID-19. Le développement durable se classe comme le deuxième objectif stratégique le plus important pour les entreprises de ce secteur. (1)

Cette nouvelle étude du U.S. Cotton Trust Protocol (2) et de l’Economist Intelligence Unit (EIU) (3) est basée sur une enquête menée auprès de 150 cadres dirigeants de grandes entreprises de la mode, du commerce de détail et du textile en Europe et aux États-Unis, ainsi que sur des entretiens avec des marques de premier plan comme Puma, H&M et Adidas. Elle arrive à un moment où l'industrie se trouve à la croisée de chemins : faut-il continuer à investir dans la durabilité ou faire marche arrière face à la pandémie ?

La durabilité est cruciale pour les entreprises, selon les leaders de la mode, du commerce de détail et du textile

Malgré la pandémie, ces nouveaux résultats montrent que, pour de nombreuses grandes marques internationales, la durabilité est désormais essentielle en termes d’activité. La majorité des dirigeants des secteurs de la mode, du commerce de détail et du textile interrogés (60 %) ont cité la mise en œuvre de mesures de durabilité comme l'un des deux principaux objectifs stratégiques de leur entreprise, juste après l'amélioration de l'expérience client (en première place, avec 64%). Ce résultat contraste fortement avec celui de moins d'un dirigeant sur six (15%) qui a cité "récompenser les actionnaires" comme objectif principal.

Les dirigeants indiquent qu'ils introduisent des mesures de durabilité tout au long de la chaîne d'approvisionnement, depuis l’achat en matières premières produites de manière durable (65 %), en passant par l'introduction d'une approche d'économie circulaire dans leur entreprise et la réduction des gaz à effet de serre (51 % chacun), jusqu'à l'investissement dans de nouvelles technologies comme l'impression 3D et la blockchain (41 %). Dans l'ensemble, la majorité (70%) des personnes interrogées se sont montrées optimistes quant à la possibilité d’arriver à une mode durable, rapide et abordable.

L’importance des données

L’un des principaux résultats de l’étude est que les données sont importantes pour la durabilité. Lorsqu'on leur demande quelles mesures ils mettent en œuvre aujourd'hui pour être plus durables, la collecte de données à travers l'ensemble de l'entreprise et dans la chaîne d'approvisionnement afin de mesurer les performances figure en tête de la liste des priorités des chefs d'entreprise avec 53%, juste derrière l'élaboration et la mise en œuvre d'une stratégie de durabilité environnementale équipée d’objectifs mesurables, qui privilégiée par près de six répondants sur dix (58%).

Et les données ne sont pas importantes qu’à court terme. Trois leaders sur dix (28%) ont déclaré que la disponibilité de données fiables était la clé d'une plus grande durabilité au cours de la prochaine décennie, tandis que près des trois quarts des dirigeants du secteur (73 %) ont déclaré qu'ils étaient favorables à des indicateurs et des seuils internationaux comme moyen efficace de mesurer les performances en matière de durabilité et de stimuler les progrès au sein de l‘industrie.

Mais la collecte de données est fragmentaire

Même si les marques reconnaissent clairement l'importance des données, les résultats de l'étude concernant la collecte de données indiquent que les grandes marques de mode, les détaillants et les entreprises textiles ont parfois difficile à récolter des données de bonne qualité.

Les chefs d'entreprise font état de taux relativement élevés de données collectées au sujet des pratiques en termes de durabilité des fournisseurs (65%) et concernant les droits des travailleurs, la santé et la sécurité au travail dans la chaîne d'approvisionnement (62 %). Néanmoins, une proportion importante des entreprises (45%) ne mesure pas les émissions de gaz à effet de serre dans la production, la fabrication et la distribution des produits qu'elles vendent, tandis que 41% d’entre elles ne calculent pas la quantité d'eau et d'énergie utilisée pour produire les matières premières qu'elles se procurent.

En ce qui concerne l'avenir, plus d'un quart (26 %) des personnes sondées ont estimé que le manque de données disponibles et facilement accessibles entravait la collaboration en matière de durabilité dans l'ensemble du secteur. Comme indiqué par un expert de l'industrie en matière de durabilité : "la collecte de données est difficile mais elle est cruciale".

Commentant les résultats, Gary Adams, président du U.S. Cotton Trust Protocol, a déclaré : "Il est clair que les marques sont confrontées à un défi pour faire avancer leurs efforts en matière de durabilité. Au sein du U.S. Cotton Trust Protocol, nous savons que des données précises et fiables aident les entreprises dans ce travail, en leur fournissant non seulement les preuves des efforts fournis et des progrès réalisés mais aussi les informations nécessaires pour apporter de nouvelles améliorations. Nous fournissons l'un des mécanismes de collecte de données les plus robustes disponibles pour un matériau essentiel - le coton – et pour une transparence inégalée".

Le partenariat ouvre la voie à de nouveaux progrès

Un autre résultat important est que les secteurs de la mode, du commerce de détail et du textile ne peuvent clairement pas conduire le changement de manière isolée : la collaboration est nécessaire. Selon un répondant de l’entreprise Reformation, c’est déjà le cas. “Nous sommes dynamisés de voir la collaboration et la coopération à travers tout le secteur et nous pensons que cela ne fera qu’augmenter avec le temps. ”

Toutefois, en ce qui concerne le soutien externe pour aider à guider ces progrès, les chefs d'entreprise ne perçoivent pas nécessairement une réglementation supplémentaire comme la solution. Les objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies et les réglementations gouvernementales ont reçu un poids égal et sont chacun cités par un quart des répondants (24% chacun) pour engendrer un changement en matière de durabilité. Les exigences réglementaires ont également été classées par seulement un tiers (33%) des chefs d'entreprise interrogés comme faisant partie des trois principaux facteurs qui stimuleront les progrès en matière de durabilité au cours de la prochaine décennie.

Jonathan Birdwell, Regional Head of Public Policy and Thought Leadership, The Economist Intelligence : “Il ressort clairement des résultats de l'enquête et de nos entretiens avec les chefs d'entreprise que l'industrie s'est engagée à faire progresser ses performances en matière de développement durable. Nous avons été particulièrement frappés par le fait que la durabilité est largement considérée comme précompétitive – en coulisses, les marques partagent ouvertement des ressources et des leçons apprises.”

L'impact du COVID-19

Cette détermination pour la durabilité va à l'encontre de l'incertitude du COVID-19, bien que lorsqu'on leur a demandé leur avis sur la pandémie, seule un peu plus de la moitié (54%) des répondants ont déclaré qu'ils pensaient que celle-ci rendrait la durabilité moins prioritaire au sein du secteur. Comme l'a dit Julia Bakutis de H&M, "il est difficile de voir comment le coronavirus aura un impact sur les initiatives environnementales. Il s'agit d'investissements à long terme".

Le U.S. Cotton Trust Protocol est une nouvelle initiative qui établit une nouvelle norme dans le coton cultivé de manière durable. Grâce à un travail en étroite collaboration avec les producteurs, le U.S. Cotton Trust Protocol fournit des données claires et cohérentes sur six indicateurs clés de durabilité, y compris les émissions de gaz à effet de serre, l'utilisation de l'eau, le carbone dans le sol et la perte de sol, audités de manière indépendante par le biais de la Control Union Certification. Pour la première fois, les marques peuvent accéder aux données annualisées au niveau des exploitations et retracer leur coton du champ à la filature.

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(1) Research based on quantitative survey of 150 executives in the fashion, retail and textile industry based in Europe and the United States undertaken by the Economist Intelligence Unit between 9th July and 28th July 2020. The survey was complemented by qualitative insight from interviews with ten professionals in the fashion and sustainability space.

(2) About the U.S. Cotton Trust Protocol

In a period of ever greater supply chain scrutiny and a growing demand for transparency, the U.S. Cotton Trust Protocol will set a standard for more sustainably grown cotton. It brings quantifiable and verifiable goals and measurement to the issue of responsibly-grown cotton production and drives continuous improvement in key sustainability metrics. The Trust Protocol underpins and verifies U.S. cotton’s progress through sophisticated data collection and independent third-party verification. Choosing Trust Protocol cotton will give brands and retailers the critical assurances they need that the cotton fiber element of their supply chain is more sustainably grown with lower environmental and social risk. Brands and retailers will gain access to U.S. cotton with sustainability credentials proven via Field to Market, measured via the Fieldprint Calculator and verified with Control Union Certifications. The U.S. Cotton Trust Protocol is overseen by a multi-stakeholder Board of Directors comprised of representatives from brands and retailers, civil society and independent sustainability experts as well as the cotton-growing industry, including growers, ginners, merchants, wholesalers and cooperatives, mills and cottonseed handlers.

(3) About the Economist Intelligence Unit

The Economist Intelligence Unit (EIU) is the research and analysis division of the Economist Group providing forecasting and advisory services through research and analysis, such as monthly country reports, five-year country economic forecasts, country risk service reports, and industry reports.

Contacts

RPCA
Laurence Fauchet – l.fauchet@rpca.fr / 06 20 67 67 15
Cathy Bubbe – c.bubbe@rpca.fr / 06 19 68 54 94

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